DESSIN
ATTRIBUÉ À ÉMILE JEAN HORACE VERNET ( 1789-1863 )
MODÈLE DE CHEVAL POUR UN PORTRAIT ÉQUESTRE
GRAPHITE, AQUARELLE ET GOUACHE
PARIS VERS 1820
9 x 12 cm

Notre dessin représente possiblement un projet d’équestre. Horace Vernet réalise un certain nombre de portraits équestres peints ou dessinés, comme le Portrait peint de Jean-Georges Schickler, chef d’escadron du canton de Bâle (Suisse, collection Paul et Raphaëlle de Pourtalès ; Horace Vernet (1789-1863), cat. exp., musée national du Château de Versailles, 2023-2024, p. 356, n°135). À l’image de la présente aquarelle, l’artiste exécute certains portraits en petites dimensions, destinées à l’ornementation des intérieurs de sa clientèle.

Jean-Georges Schickler, chef d’escadron du canton de Bâle
Horace Vernet, né le 30 juin 1789 à Paris où il est mort le 17 janvier 1863, est un peintre français, membre de l’Institut de France.
Biographie
Horace Vernet est le fils de Carle Vernet, et le petit-fils de Claude Joseph Vernet (1714-1789), peintre de marines, et de Jean-Michel Moreau le jeune (1741-1814). Son oncle est l’architecte Jean-François Chalgrin (1739-1811).
Horace Vernet suit les traces de son père dans la peinture militaire, dont il fait sa spécialité et où il se révèle être un peintre brillant.
Formation
Il reçoit sa formation dans l’atelier de son père à qui Théodore Gericault rend souvent visite. Les deux jeunes peintres deviennent amis et cela influence probablement un style romantique dans l’œuvre de Vernet. Géricault lui permet aussi de rencontrer des gens d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, bien avant qu’Horace ne visite réellement l’Algérie en 1833. Le serviteur et modèle de Géricault, Mustapha, a peut-être servi de modèle pour le portrait de 1818 conservé au Musée d’Art Dahesh à New York.
Il intègre ensuite l’atelier du peintre François-André Vincent (1746-1816) à l’École des beaux-arts de Paris jusqu’en 1810 où il a remporté le prix de Rome.

Adrien Tournachon, Portrait d’Horace Vernet (1858)
Il épouse en 1811 Louise Pujol, fille de Pierre Pujol dont il aura deux filles, Louise et Henriette. Stimulé par les besoins financiers découlant de son mariage précoce, il exploite ses facilités naturelles dans un grand nombre d’œuvres vendables qui jaillissent de son atelier : créations de mode, caricatures, portraits, chevaux à la manière de Carle et paysages à la manière de Joseph. De 1811 à 1815, il crée des caricatures pour le Journal des dames et des modes.
C’est un bonapartiste fidèle et il fait ses débuts au Salon en 1812 avec La Prise d’un campement fortifié près de Glatz, qui avait été commandée par le roi Jérôme de Westphalie, frère de Napoléon Son talent impressionna tellement Jérôme Bonaparte qu’il lui commanda un portrait équestre.
En 1814, il fait partie des défenseurs civils de Paris contre les alliés qui approchent, épisode qu’il représentera plus tard dans La Barrière de Clichy (1820, Louvre). Il est chevalier de la Légion d’honneur en décembre 1814. Il est chargé de peindre plusieurs portraits de Napoléon avant l’éviction de l’empereur et réalise également trois portraits de lui en 1815-1816 pour Charles Kinnaird, 8e Lord Kinnaird d’Inchture, un collectionneur d’art qui avait été député et représentant élu pair pour l’Écosse.
En 1822-1823, il réalise un portrait de son ami Géricault dans lequel il le dépeint en artiste romantique qui souffre peut-être aussi physiquement. Ce portrait est probablement peint lorsque Géricault est atteint de la maladie qui lui coûte la vie en 1824.
Pendant les premières années de la Restauration, son atelier est très fréquenté et sert de lieu de rencontre d’artistes et de vétérans ouvertement hostiles au gouvernement Bourbon. Il fait étalage de son culte de Napoléon, mais obtient le soutien de Louis-Philippe, duc d’Orléans, chef de la branche cadette de la dynastie. Gabriel Delessert, futur préfet de police de Paris en 1836, lui commande son portrait en 1821. Lorsque certaines de ses peintures sont rejetées du Salon de 1822 en raison de leur prétendu caractère antiroyaliste, il les expose dans son atelier, attirant de nombreux visiteurs.

L’Atelier de l’artiste, Horace Vernet, vers 1820, collection privée
Les honneurs
Malgré le rejet du Salon, en peu de temps, il est nommé officier de la Légion d’honneur (1825), membre de l’Institut (1826), et après des succès aux Salons de 1826 et 1827, directeur de l’Académie de France à Rome (1829), poste qu’il occupera jusqu’en 1835.
La Révolution de juillet 1830, qui met sur le trône Louis-Philippe, lui ouvre de vastes possibilités d’emploi officiel. Il reçoit de nombreuses commissions d’État pour des tableaux de batailles, et devient, dès son retour de Rome, professeur à l’École des Beaux-Arts.
Pendant son séjour à Rome, il se lie d’amitié avec le sculpteur danois de renommée internationale Bertel Thorvaldsen qui a passé la majeure partie de sa vie professionnelle à Rome.
Célébrité et critiques
Il est sévèrement jugé par Charles Baudelaire dans sa critique des Salons de 1845 et 1846 : « M. Horace Vernet est un militaire qui fait de la peinture. — Je hais cet art improvisé au roulement du tambour, ces toiles badigeonnées au galop, cette peinture fabriquée à coups de pistolet, comme je hais l’armée, la force armée, et tout ce qui traîne des armes bruyantes dans un lieu pacifique. Cette immense popularité, qui ne durera d’ailleurs pas plus longtemps que la guerre, et qui diminuera à mesure que les peuples se feront d’autres joies, — cette popularité, dis-je, cette vox populi, vox Dei, est pour moi une oppression. « . En revanche, il était grandement défendu par Théophile Gautier.
Une de ses filles, Louise épouse le peintre Paul Delaroche, son cadet de huit ans, mais elle meurt en 1845, à l’âge de 31 ans. Sa douleur lui inspire son œuvre L’Ange de la Mort. Son autre fille, Henriette Edmée, a épousé le peintre Adolphe Yvon.
Le renversement de Louis-Philippe par la Révolution de 1848 et l’avènement de Napoléon III en 1849 n’affectèrent guère son activité.
L’année 1850 le trouve au siège français de Rome. En 1854, il visite les champs de bataille de Crimée. Il avait entre-temps bénéficié du patronage du tsar Nicolas Ier lors de deux longs séjours en Russie en 1836 et 1842-1843.
À l’Exposition universelle de 1855 à Paris, il occupe comme Ingres une salle entière et reçoit la médaille d’honneur, ce qui le place en tête des peintres de son époque. Le peintre anglais Edwin Henry Landseer dit de lui : « Les tableaux de Vernet l’emportent sur ceux de tous ses rivaux car ils ne procèdent que de lui-même… ».
Fin de carrière
Enrichi, il acquiert en 1855 un domaine au lieu-dit « Les Bormettes », sur le territoire de la commune de La Londe-les-Maures, alors simple faubourg de Hyères, charmé par la beauté du site dont l’eau bleutée et les collines galbées lui rappellent l’Algérie où il avait auparavant séjourné. Il s’y fait construire un vaste château médiéval composé de différents corps de bâtiments hétéroclites et de style divers.
Au mois de décembre 1862, Napoléon III, apprenant la grave maladie de l’artiste, lui écrit : « Mon cher Monsieur Horace Vernet, je vous envoie la croix de Grand officier de la Légion d’honneur comme au grand peintre d’une grande époque… ». Il est inhumé à Paris au cimetière de Montmartre (5e section).
« Il était un homme d’esprit, caractère aimable, une nature droite, honnête, loyale, vive et sensée », écrit Sainte-Beuve.

Cadre en bois doré
23,5 x 27,5 cm
