Il fait très froid à Paris mais les promenades dans Paris à travers les passages couverts restent agréables. Prenez soin de vous.
Les passages couverts de Paris sont un ensemble de voies piétonnières percées entre la fin du xviiie siècle et les premières années du Second Empire à travers des ilot urbains et des immeubles, recouvertes d’une structure protectrice vitrée et généralement destinées à abriter des alignements de boutiques ou de restaurants.
Le haras national du Pin est le plus ancien des haras nationaux français. Il est situé sur le territoire de la commune française du Pin-Haras, dans le département de l’Orne en région Normandie.



LE XVII ème SIECLE, REGNE DU DIAMANT
Sur le plan politique, la transition entre le XVIe et le XVIIe siècle est marquée par une phase d’expectative: deux puissants monarques, Philippe II d’Espagne ( 1527-1598 ) et Elisabeth 1ère d’Angleterre ( 1558-1603 ) quittent la scène. En 1610, le roi de France Henri IV est assassiné, et son fils, le futur Louis XIII, n’a que neuf ans. Peu préparée, sa mère Marie de Médicis gouverne en tant que régente. L’empereur d’Allemagne Rodolphe II ( 1552-1612 ), assez faible, vit retiré dans son palais de Prague, entouré de ses trésors artistiques. Mais l’art et l’artisanat n’en sont pas moins florissants à travers tout le continent, et il en va de même pour la joaillerie, encouragée par les cours royales, ou une richesse éblouissante est exhibée comme un symbole de pouvoir. C’est le cas surtout dans les grandes circonstances, lors des préparatifs d’un mariage royal ou au moment de sa conclusion, lors de la naissance ou d’un baptême d’un héritier, de la visite d’un ambassadeur ou d’un souverain étranger. D’innombrables témoignages oculaires nous sont parvenus. Les biographies nous parlent continuellement du goût parfois excessif de la classe régnante pour les objets précieux. Si aujourd’hui les bijoux sont plutôt réservés aux dames, à l’époque, les hommes aussi avaient leurs parures. Les courtisans rivalisaient de splendeur, mais cette concurrence malsaine, source de ruines et de nombreux scandales, incita certains rois, comme Louis XIII en France, à proclamer-mais en vain-des décrets limitant le port de bijoux, mais aussi de dentelles, presque aussi couteux.

SOUVERAINS ET PARURES AU XVIIe SIECLE
La question du rapport entre les souverains et les bijoux au XVIIe siècle ne pourra être abordée que par le biais de quelques exemples.
L’importance symbolique des bijoux royaux est illustrée par le fait que Jacque 1er d’Angleterre, peu après son couronnement, en 1603, ajoute d’importants joyaux à la couronne et les déclare inaliénables, afin qu’ils ne puissent plus être vendus ou donnés par la famille royale. L’année suivante, il affirme au Parlement que les joyaux précieux sont des signes reçus de Dieu légitimant le droit d’exercer le pouvoir. La même année, il achète encore l’un des plus célèbres diamants de l’histoire; le fameux Sancy, pesant 53,8 carats, conservé aujourd’hui au Louvre. C’est encore Jacque 1er qui envoie à Madrid son fils Charles, le futur Charles 1er, pour y négocier ses fiançailles avec une princesse espagnole. Il lui confie de nombreux bijoux de très grande valeur, et pour donner davantage de poids à sa proposition, il le fait accompagner par le flamboyant George Villiers, premier duc de Buckingham, un homme qui paraissait habituellement « comme entravé et emprisonné dans un filet de joyaux ». Pour sa part, le prince portait la célèbre broche des « trois frères », trouvée selon la légende sur le cadavre de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, tué en janvier 1477 lors de la bataille de Nancy. Les fiançailles ne se firent pas et les bijoux furent élégamment restitués. Charles épousa, peu après son accession au trône en 1613, Henriette-Marie, fille du roi de France Henri IV. Lors de son mariage, elle recut une veritable fortune en bijoux, et elle parvint en outre à racheter les parures de sa mère, Marie de Médicis, avait emportées en exil et mises en gage. Cette dernière portait, lors du baptême du Dauphin- le futur Louis XIII- en 1606, une robe semée de 3000 diamants et de 22000 perles. Rien d’étonnant à ce que les textes de l’époque décrivent régulièrement les reines et les princesses comme incapables de faire un pas toutes seules. Elles devaient en effet être soutenues au moindre déplacement, et parfois même portées.

En France, Louis XIV n’est pas surnommé le « Roi Soleil »pour rien. Non content de paraître à un bal déguisé en soleil, il brille comme l’astre du jour à chaque apparition. Il organise la vie à la cour comme une grande représentation théâtrale, dont il est l’unique acteur principal. Même le « lever du Roi », le matin, est organisé comme une cérémonie solennelle à laquelle assistent quelques privilégiés. Lorsqu’il reçoit l’ambassadeur de Turquie en 1669, il porte une tenue chargée de diamants estimée à quatorze millions de florins. Au printemps de la même année, le souverain avait acheté une série de superbes diamants à Jean-Baptiste Tavernier ( 1605-1689 ), célèbre voyageur aux Indes et négociant en diamants… Il pouvait en outre disposer des dix-huit diamants connus comme les « Mazarins » légués par le cardinal à la couronne de France en 1661. Ils ont ensuite paré tous les rois et empereurs de France ainsi que leurs épouses. Certains des Mazarins sont aujourd’hui exposés dans la Galerie d’Apollon au Louvre.
Entre le 20 mai 1684 et le 24 avril 1686, Louis XIV se fait livrer dix ensembles de diamants pour une somme totale de 4.932.796 florins. Lorsqu’il reçoit, peu avant sa mort en 1715, l’ambassadeur de Perse, il porte pour 12.500.000 florins de diamants. Saint-Simon témoigne que « le Roy ployait sous le poids ». Aussi le souverain s’empresse-t-il de se changer après le diner…Ce faste sans précédent fait grande impression sur les autres souverains européens, qui font de Versailles leur modèle. Quand le prince Frédéric-Auguste de Saxe- Auguste le Fort- fait à dix-sept ans, comme il se doit, son Kavalierstour et visite la plupart des cours européennes, il est reçu avec les plus grands égards, en 1687, par Louis XIV. Le jeune homme a parfaitement compris le pouvoir et la force de persuasion de cet éblouissant étalage de richesses. En 1697, il se rend en Pologne comme candidat à l’élection du nouveau roi. Pour faire impression, il se fait accompagner d’une énorme suite et emporte la quasi totalité de ses trésors. Le transport de la « Silberkammer »-métaux précieux, bijoux, pierres précieuses-exige à lui seule vingt-deux chevaux de trait! Le 23 juillet, Frédéric-Auguste est couronné roi à Cracovie. Même les boutonnières de sa magnifique tenue bleue sont ornées de diamants, et l’ensemble de son vêtement en est parsemé : aigrette au chapeau, boutons, boucles de chaussures et jarretières; sa dague aussi est incrustée de diamants? Ses bijoux sont estimés à un million de thalers. En se faisant réaliser toute une série de « garnitures »ou de parures de pierres précieuses, Auguste le Fort annonce le goût du faste encore plus marqué qui va caractériser les souverains du XVIIIe siècle, parfois davantage encore que leurs épouses.

L’EVOLUTION DE LA JOAILLERIE AU XVIIe SIECLE
Au début du XVIIe siècle, une certaine unité de style se dessine dans la joaillerie, grâce à la « migration » des nombreuses princesses que l’on marie à des princes étrangers en guise de monnaie d’échange politique. Elles sont accompagnées d’une suite de domestiques, mais souvent aussi d’artisans, et d’une dot composée en grande partie d’orfèvrerie et de bijoux précieux. Les tendances locales se diffusent ainsi internationalement. Mais il y a à cela une deuxième raison: la croissance de la demande incite les meilleurs joailliers à dessiner des livres de modèles qui sont largement diffusés. Au XVIe siècle, il s’agit principalement d’artistes néerlandais; au XVIIe, ce sont plutôt des français tels François Lefèvre, Etienne Canteron, Gilles Légaré et Jean Toutin qui donne le ton.
Vers 1600, la mode reste aux bijoux maniéristes. Somptueux mais sévère, le style espagnol est à l’honneur, et les aristocrates-les dames surtout-sont engoncés dans de luxueuses cuirasses. Les lourds brocarts sont cousus d’une multitude de rosette en pierres précieuses. On porte en outre une grande variété de bijoux. Au cours de la première décennie du XVIIe siècle, l’ambiance change graduellement, pour diverses raisons. En 1624, le cardinal de Richelieu entame sa brillante carrière; le centre de gravité de la politique européenne se déplace vers la France, suscitant un nouvel intérêt pour sa culture et son art de vivre. L’esprit courtois, mais beaucoup plus libre, est empreint d’une galanterie légère. Dans la mode, les corsets font place à des vêtements plus fluides, plus légers, qui laissent davantage de liberté au corps. Le décolleté et les manches bouffantes font leur apparition.

Le bijou suit cette évolution: les tissus ne supportent plus le poids des rangées de rosettes, les broches et pendentifs figuratifs sont remplacés par des parures au dessin symétrique de rinceaux stylisés, imaginées par des créateurs français. Le goût de la nature se reflète dans leurs dessins, inspirés par les hampes florales et les fruits à cosse, tant et si bien que le terme cosse de pois fait son apparition dans la description des parures. La splendeur des pierres de couleur fait place à l’éclat du diamant, d’autant plus que la taille en rose, avec ses nombreuses facettes, commence à remplacer les pierres taillées en table.
La parure de diamant est née, et en l’absence des sculptures miniatures en émail et des pierres de couleur, elle laisse moins de place à la symbolique. Cependant les petites boites à portrait, les croix, les memento mori en bague ou les bijoux de fiançailles restent populaires. La combinaison des diamants et des perles fait merveille, et l’on en fait des broches, des boucles d’oreille et des aigrettes. De nombreuse parures de diamant sont portées avec des colliers et des bracelets de perles.

La nouvelle mode ne supplante pas complètement l’émail, mais celui-ci joue un rôle différent: il orne l’arrière des bijoux qui pendent librement. Il arrive en effet qu’une chaîne, une montre ou un pendentif se retourne au gré des mouvement de la personne qui les porte… En 1630, Jean Toutin (1578-1644) invente à Châteaudun une nouvelle technique, qui permet de donner à l’émail une meilleure adhérence et une plus grande palette de couleurs. Il crée ainsi de petites scènes à thèmes religieux, mythologiques ou champêtres, des portraits miniatures et des emblèmes héraldiques, qui sont des chefs-d’oeuvre de virtuosité.
Vers 1650, quelques allemands- Heinrich Raab, Johannes Hellek et d’autres-publient des dessins de bijoux floraux qui connaissent un grand succès. Raab place des roses, des marguerites ou des tulipes sur un fond noir. Ces bijoux ne comportant pas de pierres de grande taille, les familles royales les portent rarement dans les grandes occasions. Mais ils comptent malgré tout parmi les plus charmantes babioles que la joaillerie de cette époque ait produites. Ils s’inspirent d’un nouvel intérêt pour la flore et l’art des jardins, dont la folie des tulipes, dans les années 1630, est l’exemple le plus connu et le plus excessif: une fable morale sur le thème de l’orgueil et de la chute. C’est également l’époque des inégalables tableaux de fleurs de Jan Bruegel l’ancien et de Daniel Seghers ou encore de Hans Boulengier.

Vers la fin du siècle, la mode n’est plus aux bijoux semés sur l’ensemble du vêtement mais, en guise de compensation, des pierres plus importantes et plus coûteuse sont placées çà et là. Si les rosettes appartiennent au passé, les broches et les agrafes sont ornées de diamants parfois impressionnante. Vers 1629, les dessins du bijoutier Thomas Cletscher, par ailleurs bourgmestre de La Haye, vont déjà dans ce sens. C’est notamment le cas de deux pendentifs ornés chacun de deux diamants taillés en rose, d’environ 15 carats. Le goût de la parure incite paroisses grands de ce monde à recourir à de petits artifices. Ainsi plusieurs diamants sont parfois insérés dans la même monture pour donner l’impression d’une pierre plus importante. Le 24 mars 1641, le négociant en diamant anversois Gaspar Duarte écrit à Constantin Huygens que Guillaume II d’Orange lui a acheté un bijou de ce genre pour l’offrir à sa jeune épouse , la princesse anglaise Marie Stuart: « les quatre diamants joints ensemble font une parade d’un seul diamant de la valeur d’un million de florins .» Alors que quatre pierres n’avaient couté que quatre-vingt mille florins! On peut supposer que cette technique a servi plus d’une fois…
Outre les thèmes floraux, le bijou est également très inspiré par le noeud, symbole d’attachement et de fidélité. Le noeud de soie usuel est reproduit en métal précieux, avec la plus grande pierre au centre, et porté en corsage, en fermoir sur un manteau ou en boucles d’oreille. Le noeud sert aussi à couronner une rosette ou un portrait miniature. Il ne quittera plus la scène de la parure classique. Quand vers 1700, la mode est aux cheveux relevé en chignon, l’aigrette revient au goût du jour; elle est empruntée à la mode espagnole du début du XVIIe siècle, quand elle ornait les petits bonnets qui étaient alors de rigueur.
En 1661, le bijoutier parisien Robert de Berquen accuse, dans son petit livres Merveilles des Indes Occidentales et Orientales, les dames fortunées de déprécier de beaux diamants qu’elles trouvent démodés en y faisant retailler des facettes. Elles sont jalouses des nouveaux diamants taillés en rose, qui brillent de tous leurs feux dans les fêtes nocturnes et les concerts, à la lueur de centaines de bougies, qui attirent tous les regards sur leurs propriétaires. Ce n’est qu’une toquade, affirme-t-il, cela passera bientôt… Berquen se trompe lourdement, car c’est ainsi qu’est né le brillant, qui est de plus en plus décrit à partir de cette époque. Au XVIIIe siècle, il sera monnaie courante chez les bijoutiers et leurs clients. Vers la fin du XVIIe siècle, les diamants sont de plus en plus souvent montés en argent plutôt qu’en or, partant du principe que l’argent permet de mieux mettre en valeur l’éclat des nouvelles et anciennes tailles.
L’art du bijou est désormais prêt pour la passion inimaginable pour le diamant qui va saisir les cours royales au XVIIIe siècle.
Le 24 décembre 2018
Exposition un rêve d’Italie
La collection du marquis Campana












Et bien d’autres, je vous invite à aller voir cette fantastique exposition…

Le musée du Louvre et le musée de l’Ermitage s’associent pour une exposition exceptionnelle sur la très riche collection du marquis Campana, constituée pour l’essentiel entre les années 1830 et les années 1850. Avec cette collection, la plus ambitieuse collection privée du 19e siècle, le marquis Campana entendait donner une image du patrimoine culturel italien, aussi bien antique que moderne. Mais la collection fut saisie au terme d’un procès retentissant pour détournement de fonds qui lui fut intenté en 1857 et vendue par l’État pontifical. Sa dispersion à travers l’Europe a suscité une émotion qui témoigne de son importance dans la conscience culturelle italienne et européenne.
Musée du Louvre, jusqu’au 18 Février 2019
Informations pratiques
Horaires :
Ouvert tous les jours de 9h à 18h sauf le mardi
Nocturnes jusqu’à 21h45 le mercredi et le vendredi
Nocturne gratuite le premier samedi du mois
de 18h à 21h45 à partir de janvier 2019
EXPOSITION BAGUES D’HOMME





BALADE AU FIL DE LA SEINE.
Bonjour à tous, je vous invite à découvrir une petite balade au fil de la Seine, idéale pour la saison .Je vous encourage à redécouvrir Paris sous un autre angle.
Nous commençons par la bastille et son port de plaisance.
Majestueuse la Cathédrale Notre-Dame de Paris.
Surprise sur le chemin et oui nous sommes bien sur les quais de Paris.
Eux aussi, ils profitent des vues de notre belle capitale.
L’hôtel Lambert est un hotel particulier situé dans l’ile Saint-Louis. Cet hôtel, dont la façade, la rotonde et le jardin sont parmi les plus remarquables de Paris, a été bâti en 1640 par Louis LeVau qui, âgé de moins de trente ans, y montra ses qualités d’architecte.
Les peintres Charles Le Brun et Eustache Le Sueur travaillèrent cinq ans à décorer l’intérieur. On doit à Le Brun une galerie d’Hercule qui annonce la galerie des glaces de Versailles.
La conciergerie est un magnifique palais gothique. Du Palais de la Cité médiéval subsistent la salle des Gardes et l’immense salle des Gens d’armes érigées sous Philippe le Bel ainsi que les cuisines édifiées sous Jean le Bon.
Les rois de France délaissent le palais à la fin du XIVe siècle pour s’installer au Louvre et à Vincennes. L’activité judiciaire s’y développe, et des prisons sont aménagées.
La Conciergerie devient un des hauts lieux de détention pendant la Révolution française avec l’installation du tribunal révolutionnaire. Sa prisonnière la plus célèbre est Marie-Antoinette. Une chapelle commémorative est aménagée à l’époque de la Restauration à l’emplacement de sa cellule.
Le Pont-Neuf est, malgré son nom, le plus ancien pont existant de Paris.Construit à la fin du xvie siècle et terminé au début du xviie, il doit son nom à la nouveauté que constituait à l’époque un pont dénué d’habitations et pourvu de trottoirs protégeant les piétons de la boue et des chevaux. Il est aussi le tout premier pont de pierre de Paris à traverser entièrement la Seine.
Le plus célèbre locataire du Pont Neuf, la statue équestre d’Henri IV, voir notre article sur l’histoire d’HENRI IV EQUESTRE
Une petite balade au calme.
Le musée d’Orsay est inauguré en 1986, situé à l’emplacement du palais d’Orsay, incendié en 1871 pendant la commune de Paris . Il est installé dans l’ancienne gare d’Orsay, construite par Victor Laloux de 1898 à 1900 et réaménagée en musée sur décision du Président de la République Valery Giscard D’Estaing. Ses collections présentent l’art occidental de 1848 à 1914, dans toute sa diversité : peinture, sculpture, arts décoratifs, art graphique, photographie, architecture, etc…
Au fond à droite, nous pouvons admirer la verrière de grand palais. Le « Grand Palais des Beaux-Arts » est édifié à partir de 1897, pour l’exposition universelle prévue du 15 avril au 12 novembre
Fin de notre petite balade en admirant le pont Alexandre III. Inauguré pour l’exposition universelle de 1900, le pont était destiné à symboliser l’amitié franco-russe, instaurée par la signature de l’alliance conclue en 1891 entre l’empereur Alexandre III (1845-1894) et le président de la République Sadi Carnot. La première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie, l’impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure le 7 octobre 1896.
Profitez bien de ce mois d’aout et à très bientôt.
VISITE AU PETIT PALAIS
Bonjour tout le monde, aujourd’hui je vais vous présenter le musée du petit palais.
Il présente une très belle collection de peintures, sculptures, mobiliers et objets d’art datant de l’Antiquité jusqu’en 1914.
Parmi ses richesses se distinguent une collection exceptionnelle de vases grecs et un très important ensemble de tableaux flamands et hollandais du XVIIe siècle autour du célèbre Autoportrait au chien de Rembrandt. Sa magnifique collection de tableaux français des XVIIIe et XIXe siècles compte des oeuvres majeures de : Fragonard, Greuze, David, Géricault, Delacroix, Courbet, Pissarro, Monet, Renoir, Sisley, Cézanne et Vuillard.Dans le domaine de la sculpture, le musée s’enorgueillit de très beaux fonds Carpeaux, Carries et Dalou. La collection d’art décoratif est par¬ticulièrement riche pour la Renaissance et pour la période 1900, qu’il s’agisse de verreries de Gallé, de bijoux de Fouquet et Lalique, ou de la salle à manger conçue par Guimard pour son hôtel particulier. Le musée possède enfin un très beau cabinet d’arts graphiques avec, notamment, les séries complètes des gravures de Dürer, Rembrandt, Callot … et un rare fond de dessins nordiques.
Construit pour l’Exposition universelle de 1900, le bâtiment du Petit Palais, chef d’oeuvre de l’architecte Charles Girault, est devenu en 1902 le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
Alors que les travaux de rénovation portant sur la Bibliothèque nationale de France obligent l’institution à déménager temporairement une partie de ses collections et à fermer son musée, le département des monnaies, médailles et antiques prête au Petit Palais quatre chefs-d’œuvre de l’ébénisterie des XVIIIe et XIXe siècles, alors venez les admirer.
Nous voici dans la première salle du mobiliers et objets d’art du XVIIIe siècle . A votre droite vous pouvez admirer le médailler de l’ébéniste Charles Cressent, réalisé vers 1740 pour le duc Louis d’Orléans, fils du Régent.
Deux médailliers à décor de laque de Chine dont l’un décoré de marqueterie Boulle, et commandés dans les années 1720-1730 par l’érudit Joseph Pellerin.
Magnifique ensemble de mobiliers d’époque Louis XVI (voir notre paire de fauteuils de Dupain et notre table tricoteuse attribuée à Weiweiller ).
En sortant des salles du XVIIIe siècle, admirons ce majestueux escalier chef-d’oeuvre de la ferronnerie française.
Découvrons entre autres cette magnifique vitrine du XIXe siècle.
Salle dédiée à l’art décoratif du XXe siècle ( voir DECORCHEMONT, MAITRE VERRIER ).
Magnifique collection de vases grecs.
Après avoir admiré toutes ces beautés, moment de pure détente en plein coeur de Paris au calme.
Petit Palais Musée des Beaux Arts de la Ville de Paris
Avenue Winston Churchill, 75008
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h (fermeture des caisses à 17h15 et évacuation des salles à partir de 17h45)
Fermé le 1er janvier, 1er mai, 14 juillet et 25 décembre.
Nocturne le vendredi jusqu’à 21h (uniquement pour les expositions temporaires – fermeture des caisses à 20h15 et évacuation des salles à partir de 20h45)
Bonjour chers amis, je vous invite tous à aller voir la superbe exposition à la Frick Collection à New York.
LES PREMIERES ANNEES 1720-25.
Lorsque la manufacture Du Paquier commença à produire, vers 1719, la Manufacture Royale de Porcelaine de Meissen, en activité depuis près d’une décennie, exerça une forte influence car des flacons sont issus d’un modèle créé à Meissen en 1711. Les versions viennoises – décorées de portraits de profil du couple impérial, l’empereur Charles VI et son épouse Elisabeth Christine – sont devenues les flacons les plus courants de Du Paquier et étaient un cadeau diplomatique populaire. La boîte à sucre ovale correspond également à un modèle standard de Meissen. De même, la petite coupe recouverte est identique à celle produite régulièrement à Meissen. La coupe, qui aurait pu être faite dans l’une ou l’autre usine, a été décorée à Vienne par un artiste inconnu qui s’est spécialisé dans la décoration monochrome noire connue sous le nom de Schwarzlot .
Vers 1725, la manufacture réalise une garniture en cinq pièces de vases à tulipes (seulement quatre ont survécu ) avec des inscriptions qui proclament les réalisations de la manufacture. Bien que les formes des vases soient inspirées de Delftware – une poterie typiquement bleue et blanche fabriquée aux Pays-Bas et adaptée de la porcelaine chinoise – les messages audacieux déclarent la supériorité de la porcelaine de Vienne sur la porcelaine chinoise.
Au cours de ces premières années, la manufacture Du Paquier ne se concentre pas sur la création de nouvelles formes mais sur le développement d’une riche palette de couleurs, d’abord le bleu sous glaçure puis la décoration monochrome en violet, rouge fer et noir et enfin brun. jaune, bleu et plusieurs nuances de vert. L’expérimentation de ces premières années et l’influence d’artistes porcelainiers non-viennois et itinérants ont donné lieu à une grande variété de décorations peintes.
- Collection Melinda et Paul Sullivan.
L’INSPIRATION ASIATIQUE.
La passion de l’Europe du XVIIIe siècle pour les produits asiatiques a conduit à l’importation de la porcelaine, de la laque, de la soie et du papier peint et à une forte influence de l’Asie de l’Est sur les manufactures européennes. Là où Meissen reproduisait fidèlement les formes et la décoration asiatiques, Du Paquier était plus novateur.
La soupière ronde est issue de prototypes chinois mais présente des poignées et des fleurons «européanisés». La décoration s’inspire des couleurs chinoises de la famille verte, et le motif de la bombe fleurie s’inspire des éléments de Kakiemon, un type de porcelaine émaillée de glaçure japonaise. En effet, les importations en Europe de laques, de textiles et de porcelaines japonaises ont également marqué Du Paquier. La vaisselle japonaise Imari, avec ses motifs floraux étendus peints en bleu radiant, en fer rouge et en or, était admirée à Vienne. Des imitations apparaissent sur de nombreuses pièces, comme sur la petite soupière , ainsi que sur les plats dont la forme en éventail s’inspire également de la porcelaine japonaise.
Les variations sur les motifs chinois ont également joué un rôle important dans la décoration de la porcelaine Du Paquier. Le grand plateau , qui fait probablement partie d’un service de thé manquant, est inspiré de la porcelaine chinoise décorée de petits garçons en train de jouer.
La manufacture Du Paquier trouve également son inspiration dans les précédents européens, notamment les scènes de chinoiserie développées à Meissen par Johann Gregor Höroldt, un jeune artiste qui débute sa carrière à la manufacture Du Paquier mais quitte en 1720 pour se faire connaître en Saxe. Là, il a développé le style distinctif de Meissen, y compris des scènes miniatures colorées – dépeignant la vie en Chine comme imaginé par les Européens, tous placés dans des réserves et encadrés avec de beaux ornements.
Manufacture Du Paquier
Cafetière , ca. 1725-30
Porcelaine dure
8 × 7 1/2 po (20,3 × 19,1 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Soupière et support , ca. 1725
Porcelaine dure
Soupière (avec couvercle et anses): 7 7/8 × 10 1/2 × 8 in. (20 × 26.7 × 20.3 cm)
Stand: diam. 10 5/8 po (27 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Boîte à tabac , ca. 1730
Porcelaine dure
6 3/4 × 4 7/8 × 3 7/8 po (17,1 × 12,4 × 9,8 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Soupière , ca. 1730-1735
Porcelaine dure
6 7/8 × 12 1/8 × 7 1/8 po (17,5 × 30,8 × 18,1 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Tankard , ca. 1730
Porcelaine dure
6 1/2 x 7 1/2 po (16,5 x 19,1 cm); diam. 5 1/4 po (13,3 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Plat de service, ca. 1730
Porcelaine dure
Diam. 8 7/8 po (22,5 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Deux plats en forme d’éventail , ca. 1735-1740
Porcelaine dure
Un plat: 2 1/8 × 11 1/8 × 8 1/8 po (5,4 × 28,3 × 20,6 cm)
L’autre: 2 1/4 × 11 × 7 7/8 po (5,7 × 28 × 20 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Plateau pour service à thé , ca. 1735
Porcelaine dure
16 7/8 × 13 po. (42,9 × 33 cm)
Collection Melinda et Paul Sullivan
DISTINCTIONS DE LA MANUFACTURE DU PAQUIER
Tandis que la manufacture Du Paquier s’inspirait souvent de Meissen et de l’Asie de l’Est, elle développait également ses propres styles décoratifs, formes et techniques. Une caractéristique de la manufacture est ses poignées, boutons et épis ludiques en forme d’animaux – panthères, salamandres, poissons – ou de petites figurines. L’une des inventions les plus charmantes est un tankard en forme de tonneau avec une poignée en forme de tonnelier, un fabricant de tonneaux. La manufacture maîtrisait également la technique exigeante du perçage de la porcelaine, vue sur une cassolette et sur un panier de citron . La conception, qui imite les paniers d’argent percés, est d’origine chinoise, comme c’est la technique.
Peut-être l’élément le plus caractéristique de la porcelaine Du Paquier est sa décoration peinte brillante dans une palette dominée par riche pourpre et rose, rouge de fer, violet, bleu, jaune, brun, noir et plusieurs nuances de vert. La peinture monochrome était également populaire, surtout dans le Schwarzlot (noir monochrome), qui reflétait le goût viennois de la grandeur austère.
La manufacture s’est encore distinguée par des peintures de fleurs naturalistes aux couleurs exubérantes comme, par exemple, sur le bol olio , la paire de béchers en chocolat , le bol à légumes et la chope . Les roses, les pivoines, les renoncules et les roses trémières ont remplacé la flore stylisée des prototypes asiatiques, montrant la confiance artistique des peintres qui ont créé directement de la nature. Les fleurs luxuriantes étaient souvent combinées avec des fruits et de petites créatures, une approche qui reflétait la fascination contemporaine pour la science et la botanique.
La signature de la porcelaine Du Paquier, cependant, était probablement les motifs richement ornementaux qui ressemblent à des mosaïques, connu sous le nom Laub- und Bandelwerk. Ce motif décoratif, constitué de rangements symétriques et disposés en lanières, de panneaux de treillis, de palmettes et de feuillages stylisés, offrait des possibilités infinies lorsqu’il était utilisé comme bordure, cadre ou thème principal, comme sur le service à thé , la cloche et le support .
Manufacture Du Paquier
Fontaine d’eau chaude , ca. 1725
Porcelaine dure
16 3/4 × 6 × 6 pouces (42,5 × 15,2 × 15,2 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Cassolette , ca. 1725
Porcelaine dure
3 5/8 × 8 po (9,2 × 20,3 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Aiguière , ca. 1725-30
Porcelaine dure
H. 8 5/8 po (21,9 cm)
La collection Frick: cadeau de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Tankard , ca. 1725-30
Porcelaine dure
5 7/8 x 6 7/8 pouces (14,9 x 17,5 cm); diam. 5 1/8 po (13 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Tankard , ca. 1730-1735
Porcelaine dure
Avec poignée: 7 1/2 × 7 1/4 po (19,1 × 18,4 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Paire de béchers au chocolat , ca. 1730
Porcelaine dure
Un bécher: 3 × 4 1/8 in. (7.6 × 10.5 cm)
L’autre: 2 7/8 × 4 in. (7.3 × 10.2 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Olio Bowl (manque sa couverture), 1730-1735
Porcelaine dure
4 1/4 x 7 1/4 po (10,8 x 18,4 cm); diam. 4 5/8 po (11,7 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Table Bell et support , ca. 1730
Porcelaine dure et fleuron en métal doré
Cloche: H. 4 7/8 pouces (12,5 cm); diam. 4 1/2 po (11,3 cm)
Stand: 1 1/8 × 6 1/2 × 5 5/8 po (2,9 × 16,5 × 14,3 cm)
Total: H. 5 5/8 po (14,3 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Corbeille de citron , ca. 1730-1735
Porcelaine dure et base en vermeil
3 3/4 × 8 7/8 × 6 3/4 po (9,5 × 22,5 × 17,1 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Théière, bol à thé et soucoupe , env. 1730
Chaîne en porcelaine dure et argent
Théière: 3 1/8 × 5 1/2 po (7,9 × 14 cm)
Bol à thé: H. 1 5/8 po (4,2 cm); diam. 3 3/8 po (8,6 cm)
Soucoupe: H. 1/2 po (1,4 cm); diam. 4 3/4 po (12,1 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Slop Bowl , ca. 1735
Porcelaine dure
H. 3 pouces (7,6 cm); diam. 7 7/8 po (20 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanDANS LES COURS D’EUROPE.
À mesure que la renommée de la manufacture Du Paquier se développait, les commissions provenaient des capitales de toute l’Europe. L’empereur Charles VI et sa cour ont également utilisé les objets précieux comme cadeaux diplomatiques pour leurs homologues dans les pays étrangers. En 1726, le Saint Empire romain germanique et la Russie ont signé un traité de défense mutuelle contre l’Empire ottoman et sont devenus par la suite des alliés pendant la Guerre de Succession de Pologne (1733-1735). Pour renforcer cette alliance, Charles VI semble avoir envoyé à Anna Ivanovna, impératrice de Russie, un service de la manufacture Du Paquier, composé d’une quarantaine de soupières, dont une soupière dans l’exposition. La plupart des autres sont au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
Le Saint Empire romain a également eu des liens étroits avec l’Espagne. Une applique murale commémore le deuxième traité de Vienne entre l’Autriche et l’Espagne, signé à Vienne le 22 juillet 1731, par le diplomate espagnol Don José Patiño y Rosales, dont les armoiries sont peintes au centre. L’année suivante, lorsque Charles VI investit le Milanais Antonio Tolomeo de Galli Trivulzio, Prince de Musocco et gouverneur militaire de Lodi, avec l’Ordre de la Toison d’Or, Trivulzio peut avoir commandé ou reçu un superbe service de chasse Du Paquier qui comprenait deux chargeurs (voir ici et ici ) peints dans le célèbre noir monochrome de la manufacture.
Plusieurs ecclésiastiques des hautes sphères de l’Église catholique ont personnalisé la porcelaine Du Paquier avec leurs armoiries. Le cardinal Fabio degli Abbati Olivieri, assistant du Vatican auprès de son cousin, le cardinal Giovanni Francesco Albani (le futur pape Clément XI), possédait un service de thé composé des deux coupeuses de trembleuse et d’un bol à salade.L’archevêque Imre Esterházy de Galántha, Primat de Hongrie et mécène, a probablement commandé les deux vases en pot-pourri avec ses armoiries. Ces objets témoignent de la relation importante entre Charles VI et l’élite ecclésiastique de l’Église catholique.
Manufacture Du Paquier
Applique murale , ca. 1732
Porcelaine dure
16 × 12 po (40,6 × 30,5 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Deux coupes de Trembleuse et un bol à salade avec les armoiries du cardinal Fabio degli Abbati Olivieri , ca. 1735
Porcelaine dure
Soucoupes: 1 5/8 × 7 7/8 × 6 po (4,1 × 20 × 15,2 cm)
Béchers (avec poignées): 3 3/8 × 4 1/8 in. (8.6 × 10.5 cm)
Bol: H. 3 3/8 po (8,6 cm); diam. 8 3/4 po (22,2 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Soupière du service pour la tsarine Anna Ivanovna , ca. 1735
Porcelaine dure
9 1/8 x 14 3/8 pouces (23,2 x 36,5 cm); diam. 11 3/8 po (28,9 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Chargeur du service Trivulzio , ca. 1735
Porcelaine dure
Diam. 14 1/2 po (36,8 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Chargeur du service Trivulzio ca. 1735
Porcelaine dure
Diam. 14 5/8 po (37,1 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016Manufacture Du Paquier
Cafetière ou cruche , ca. 1735-1740
Porcelaine dure
9 × 8 × 5 1/2 po (22,9 × 20,3 × 14 cm)
Collection Melinda et Paul SullivanManufacture Du Paquier
Deux vases Pot-Pourri avec les armoiries de l’Archevêque Imre Esterházy de Galántha , v.1735
Porcelaine dure
Un vase: 9 5/8 × 7 1/8 × 3 7/8 po (24,4 × 18,1 × 9,8 cm)
L’autre: 9 1/2 × 7 1/8 × 3 7/8 po (24,1 × 18,1 × 9,8 cm)
La collection Frick Don de la collection Melinda et Paul Sullivan, 2016
VISITE AU MUSEE D’ENNERY
Bonjour tout le monde, aujourd’hui je vais vous présenter le musée d’Ennery.
Le musée d’Ennery est situé au 59 de l’avenue Foch, anciennement avenue du Bois de Boulogne, constitue en lui-même le lieu d’une déclinaison spécifique de ce goût pour l’Extrême-Orient tel qu’il se manifeste en Europe au cours du dernier tiers du xixe siècle.
L’esprit de collection
La personnalité des premiers propriétaires des lieux, qui furent aussi ceux qui réunirent cet ensemble d’objets, apparaît ainsi comme un élément essentiel à la compréhension de cette histoire. Préserver l’esprit dans lequel ces œuvres furent non seulement réunies mais également exposées, au fil des pièces de cet hôtel particulier, apparaît comme une clé essentielle pour une juste restitution d’un moment spécifique de l’histoire du goût et de la connaissance.

Adolphe Philippe d’Ennery (1811-1899), journaliste, mais surtout dramaturge renommé et romancier, fut l’auteur d’une production littéraire considérable, dont une petite part seulement passa à la postérité. La collection extrême-orientale doit, elle, son existence à la perspicacité et à la passion de son épouse, Clémence d’Ennery, pour les arts de la Chine et du Japon, manifestées dès avant son mariage – qui eut lieu en 1881 dans l’hôtel particulier de l’avenue du Bois – à travers le prisme d’un goût prononcé pour le fantastique et s’insérant, plus largement, au cœur du développement contemporain du japonisme. Si la collection donne aujourd’hui l’exacte mesure de cette orientation particulière, des témoignages littéraires relèvent dès 1859 la singularité des prémisses de cet ensemble, alors réunis chez Clémence Desgranges, rue de l’Échiquier, et qualifiés de « ménagerie de la fantaisie », en retenant alors davantage la dimension iconographique et fantasmagorique, que le réel intérêt artistique.
Des la première salle, nous pouvons voir la quantité impressionnante des objets, dans cette vitrine les animaux en bleu de Chine.
Dans une vitrine chat en porcelaine du Japon XVIII ème siècle voir « CHAT ENDORMI« .
Une conscience patrimoniale : la donation à l’État
À ce premier noyau, dont une part provenait de la famille de Clémence et avait donc été acquise en France bien avant l’éclosion du japonisme (il s’agit notamment de boîtes en laque du Japon et de porcelaines bleu-et-blanc), vinrent s’adjoindre des acquisitions régulières effectuées jusqu’à la fin du xixe siècle chez les grands marchands parisiens alors pourvoyeurs d’objets d’art chinois et japonais. Les inventaires mentionnent ainsi les noms de collectionneurs tels T. Hayashi, S. Bing, C. Langweill, A. Sichel, les frères Pohl, mais aussi de magasins plus éclectiques tels La Porte chinoise ou Le Bon Marché. Ils permettent ainsi d’affirmer que la collection de Clémence d’Ennery puisa aux mêmes sources que celles de grands collectionneurs contemporains, tel Philippe Burty. Sur les quelque 6 300 œuvres qui constituent la collection au moment de sa donation à l’État, plus de la moitié fut achetée entre 1890 et 1898, cette intensification des acquisitions s’expliquant par le projet d’une donation à l’État, formé par Clémence d’Ennery dès 1890.
Musée d’Ennery
59, avenue Foch, 75116 Paris
Information réservation : 01 56 52 54 33
suite à venir
HISTOIRE MARCHANDS MERCIERS
2ème PARTIE
La rue de prédilection des merciers parisiens spécialisés dans ce commerce est la rue Saint-Honoré. Fidèles à la tradition médiévale, ils avoisinent Saint-Germain l’Auxerrois. Rue Saint-Honoré même, sont situés les magasins d’Hébert, de Poirier, qui aura pour successeurs, au même emplacement, Daguerre, puis Lignereux de Dulac, de Julliot, de Lebrun, de Tuard. Lazare Duvaux est installé non loin de là, rue de la Monnaie (dite de la Vieille Monnaie après la construction du nouveau bâtiment du quai de Conti) ; c’est également dans cette rue que les Darnault tiennent leur magasin. Bazin est établi rue du Roule et rue des Fossés-Saint-Germain, et Boileau sur le quai de la Mégisserie ; Gersaint, plus éloigné, ne fait, lui aussi, que suivre une ancienne tradition en logeant sur le pont Notre-Dame. Un nouveau venu comme Grancher s’installera sur la rive gauche, à l’autre bout du Pont-Neuf, sur le quai Conti. Les uns et les autres se trouvent d’ailleurs tous voisins de certains de leurs principaux fabricants, les orfèvres-bijoutiers, pour la plupart installés dans l’île, place Dauphine, quai des Orfèvres et quai des Lunettes ou des Morfondus. Le quartier Saint-Honoré, autour de la Croix du Trahoir, est si bien celui de la « curiosité » et de l’objet d’art que la manufacture de Sèvres n’en cherche pas d’autre lorsqu’elle veut ouvrir un magasin à Paris et choisit la rue de la Monnaie . De même, quand certains fabricants de meubles du faubourg Saint-Antoine quittent l’établi d’ébéniste pour se livrer au commerce du meuble, ils déménagent et viennent s’installer dans ce quartier, tels René Dubois ou Pierre Roussel le Jeune. Dans ces rues étroites, dont certaines aujourd’hui, malgré le percement de la rue de Rivoli, la construction des magasins de la Samaritaine et le développement des Halles, ont conservé nombre de façades et de balcons du 18e siècle, il faut imaginer leurs enseignes : A la Couronne ďor (Poirier-Daguerre), Au roi des Indes (Lebrun), Au château de Bellevue (Tuard), Au Roy ď Espagne (Darnault) ou, plus loin, A la pagode (Gersaint),
Au petit Dunkerque (Grancher)
.
Quelques « adresses » imprimées ou gravées donnent un aperçu de ce que la clientèle élégante, les gens à la mode ou les collectionneurs viennent chercher, au 18e siècle, dans ce coin de Paris. Voici celle de Gersaint, dont une première « enseigne », Au Grand Monarque, peinte par Watteau « d’après nature », eut la renommée que l’on sait : « A la pagode, Gersaint, marchand jouaillier sur le pont Notre-Dame, vend toute sorte de qinquaillerie nouvelle et de goût, bijoux » BAGUE REGENCE SAPHIR », glaces, tableaux de cabinet, pagodes, vernis et porcelaines du Japon, coquillages et autres morceaux d’histoire naturelle, cailloux, agates, et généralement toutes marchandises curieuses et étrangères. A Paris. 1740, les Darnault ont établi deux rédactions : l’une sous forme d’une longue énumération, qui se retrouve collée au revers de certains meubles vendus par eux ; l’autre, plus abrégée, dont ils ont fait l’en-tête de leurs factures et que voici : « Darnault père et fils, marchands et miroitiers ordinaires du Roy en ses Menus Plaisirs, tiennent magazin de glaces, feux, bras « CHINOISERIE », ébénisteries, porcelaines, pendules, bronzes et bijoux. Au Roy d’Espagne, rue de la Monnoye, à Paris. 8 » Grancher n’oublie pas son origine dunkerquoise qui peut lui servir auprès de sa clientèle anglaise : « Granchez, tenant le grand et beau Magazin Français et Anglais, à la Perle d’Orient à Dunkerque, et à Paris quai de Conty au petit Dunkerque, tient en bijouterie et quinquaillerie ce que l’art produit de plus nouveau et vend sans surfaire en gros et en détail. En rapprochant les textes de statuts, les classes dénombrées par Savary et même ces quelques « adresses », des renseignements tirés des ventes faites par les merciers, il est possible de préciser quelque peu le travail qui leur était propre. Courajod avait cru pouvoir discerner en Lazare Duvaux un fabricant. Nous ne le pensons pas. Qu’on n’imagine pas cependant les grands merciers parisiens du 18e siècle comme de simples importateurs. Certes, ils demeurent des intermédiaires, des marchands au sens propre du terme. Mais, sachant flairer ou provoquer les tendances du moment, ils sont devenus des incitateurs, des entraîneurs, renouvelant l’intérêt, accélérant même l’évolution des styles, tenant habilement leur la clientèle en haleine. Plus que d’adroits commerçants, ils sont des créateurs » voir MAGOTS VILLEROY MENNECY « , car ils savent, par de flatteuses transformations, accroître la valeur des objets qu’ils importent et qu’ils achètent ; ils en font des objets d’art qui s’accordent parfaitement avec l’esprit de leur temps. Leur « art » est aussi persuasif auprès de leur clientèle que peut l’être leur talent de vendeurs. C’est là que réside l’originalité de leur travail, leur œuvre véritable. Il est juste d’ajouter que, sans l’énorme impulsion donnée à l’art décoratif parisien par l’époque de Louis XIV, le rôle des merciers au 18e siècle n’eût certainement pas connu la même ampleur. Dans toute importation, il y a choix. Ce ne sont pas les œuvres des hautes époques, les bronzes chinois, les céramiques Tang, qu’ils introduisent en France, mais la production fleurie, pittoresque, aimable de Kang-hi ou de Kien long, l’empereur contemporain. Les figures peintes sur les vases de porcelaine, sur les panneaux de laque, sur les rouleaux de soie ou de papier doivent représenter des personnages menant une vie élégante, toute de promenade et de grâce, qu’un Boucher ou un Huet, en les recopiant, n’auront qu’à légèrement transposer pour en faire les frères de la bonne société parisienne. Les « pagodes » figureront de préférence d’aimables et curieux vieillards, ventrus et rieurs. Les pierres de lard, les coraux sculptés sont pleins des contorsions du rocaille, comme les coquillages que recherchent bien des amateurs passionnés de conchyologie. Le choix est si manifeste que la Chine doit même, pour exporter, plier son art au goût que cherche chez elle notre clientèle ; les porcelaines dites de la Compagnie des Indes reproduisent des formes et des décors empruntés aux faïences de Rouen et bientôt aux porcelaines de Sèvres. Le succès des porcelaines de Saxe, qu’importent en masse nos marchands dans la première moitié du règne de Louis XV, est du même ordre. Meissen a compris l’engouement de l’époque pour les fleurs, les dragons, les rocailles. La société française se mire dans les groupes venus d’Allemagne, dames en crinoline, scènes galantes, sujets de théâtre, cris de Paris, etc.