MENDIANT EN IVOIRE ET TILLEUL SCULPTE EN RONDE-BOSSE AVEC LES YEUX EN VERRE.
DEBOUT SUR UNE TERRASSE NATURALISTE, COIFFE D’UN CHAPEAU A LARGES BORDS ET VETU DE HAILLONS DECOUVRANT SON TORSE.
ALLEMAGNE DU SUD OU TYROLL.
ATELIER DE SIMON TROGER ( 1683-1768 )
SECONDE MOITIE DU XVIIIème.
HAUTEUR: 26 cm – POIDS BRUT: 292 g.

Simon Troger, né le 13 octobre 1693 à Abfaltersbach et mort le 25 septembre 1768 à Haidausen, est un sculpteur tyrolien actif en Bavière entre 1733 et 1768.
Né le 13 octobre 1693 à Abfaltersbach, un village du Tyrol, Simon Troger n’est pas un parent du peintre tyrolien Paul Troger.
Issu d’un milieu modeste, Simon Troger aurait réalisé ses premières sculptures, de simples figurines en bois, alors qu’il gardait les moutons. Après avoir été l’élève du sculpteur Nikolaus Moll (1676-1754), actif à Innsbruck, il s’installe en 1733 en Bavière, où il devient le collaborateur de son compatriote Andreas Faistenberger avant que ses talents soient remarqués par l’électeur Charles VII1 puis par le fils de celui-ci, Maximilien III Joseph. Ce dernier devient son mécène.
Spécialisé dans les statues et groupes en ivoire aux draperies de bois brun, Troger réalise des compositions baroques qui s’inscrivent dans le mouvement du Rococo germanique.
Selon l’historien de l’art Wilhelm Schmidt , Simon Troger serait mort pauvre et aveugle à Haidausen, près de Munich.

Mendiants, Berlin, Musée historique allemand.
La plus grande collection d’œuvres de Tröger se trouve aujourd’hui au Bayerisches Nationalmuseum à Munich.
Histoires de mendicité
Deux périodes, surtout, ont marqué cette époque : autour de l’an 800 et durant la vague de peste de 1350 à 1390. Le nombre des mendiants, colporteurs et brigands n’a alors cessé de croître. S’ajoutaient aussi les artistes-forains, escrimeurs, acteurs et jongleurs que l’on considérait comme un peuple ambulant honorable. A l’inverse, on tenait pour malhonnêtes les équarrisseurs, bergers, charbonniers, les vanniers et fabricants de brosses, les rémouleurs de ciseaux, rétameurs, chasseurs de parasites, barbiers, docteurs ambulants et bourreaux ainsi que les écrivains publics, les « calotins dissolus » et les moines en fuite.
Ces derniers subvenaient à leurs besoins en travaillant, les mendiants et les voleurs étaient considérés comme des personnes sans travail. Mendier, même par choix de « style de vie », était reconnu comme un don de Dieu, faire l’aumône comme une action plaisante à Dieu. Cela était vrai pour les mendiants sédentaires comme pour ceux qui voyageaient.
La forte augmentation du nombre des mendiants itinérants pendant les temps de peste et le pouvoir croissant des villes débouchèrent sur les premières interdictions de mendier. La ville de Nuremberg, par exemple, n’autorisait la mendicité qu’après avoir examiné préalablement si ceux qui demandaient de l’aide étaient vraiment dans le besoin. Cette autorisation – si elle était accordée – était valable six mois et était réservée aux personnes résidentes du lieu, inaptes au travail. Les mendiants ambulants, eux, n’avaient pas le droit de rester dans la ville plus de trois jours. En 1394, fut édictée, en Prusse, la première interdiction générale de mendier en dehors de sa commune d’origine. La ville de Vienne, quant à elle, commanda une enquête afin de déterminer si les mendiants étaient, ou non, agréables à Dieu.
Cependant, d’une manière générale, les mendiants survivaient grâce à un commandement de Charlemagne remontant à l’an 806 qui demandait aux Eglises ainsi qu’aux fondations privées de soutenir et d’aider les errants.
Du seizième au dix-huitième siècle
A l’époque de la Réforme, de la guerre des Paysans et de la Contre-Réforme catholique, on associa de façon croissante mendiants et populations paysannes ambulantes à délinquance et criminalité. Les villes suspectaient ces anciens paysans d’être des combattants qu’elles avaient chassés pendant la guerre des Paysans.
Désormais, on contrôlait non seulement la situation de besoin des mendiants mais également leur façon de mendier (!) et leurs « bonnes mœurs ». Une ordonnance de la police impériale interdit aux communes de renvoyer les habitants pauvres sur les grandes routes. Et, au même moment, la mendicité itinérante fut interdite. Tout mendiant capable de travailler pouvait être condamné.
La guerre de Trente ans marqua un changement d’attitude envers ceux qui faisaient la manche sur les routes. Des princes dont les royaumes avaient été décimés instituèrent pour repeupler leurs territoires une prime pour les mendiants.
Au cours du dix-septième siècle, on assista à un nouveau changement d’attitude. La mendicité avait perdu son caractère de don divin. Elle était de plus en plus perçue comme un comportement individuel corrigible, ce qui est toujours le cas aujourd’hui. On instaura les premières institutions de redressement et les centres de travail pour lutter contre la pauvreté par le biais d’une éducation programmée.
A la fin du dix-huitième siècle – époque où, par exemple, presque un tiers des citoyens de la ville de Berlin vivait d’aumônes et de soutiens financiers – la répression de l’Etat envers les mendiants augmenta à nouveau. Les maisons de détention développèrent leur caractère punitif. En 1751, une ordonnance bavaroise déclarait étranger tout mendiant non-bavarois. Les mendiants originaires de Bavière étaient « uniquement » fouettés et renvoyés vers leur lieu de naissance tandis qu’un étranger convaincu de récidive risquait l’exécution. En 1765, la police organisa en Bavière la première rafle contre des mendiants. Dans presque toutes les principautés allemandes, la mendicité était frappée d’une lourde peine et il était interdit de faire la charité à un mendiant ou simplement de l’héberger. On livrait les mendiants à l’armée, on les obligeait à travailler pour les souverains. Même les enfants de vagabonds qui auraient pu justifier d’un lieu de naissance n’obtenaient pas le droit de citoyen et se voyaient alors privés de tout droit à une assistance financière.
