BUREAU PLAT
EN PLACAGE DE BOIS DE VIOLETTE SUR BATI DE CHENE
ORNEMENTATION DE BRONZE CISELE ET DORE
MAROQUIN DE COULEUR LIE DE VIN
ATTRIBUE A BERNARD VAN RISEN BURGH
BVRB I ( MORT EN 1743, MAITRISE VERS 1720 )PROBABLEMENT EN COLLABORATION AVEC BRVB II ( Paris, AVANT 1705 – PARIS, 23 FEVRIER 1766, MAITRISE VERS 1735 )
PARIS VERS 1720 – 1730
HAUTEUR: 75 cm – PROFONDEUR: 58 cm – LARGEUR: 103 cm.
Bureau plat vers 1720-1730 asymétrique à décor de marqueterie en bois de violette. Le plateau couvert d’un maroquin de couleur lie de vin encadré d’une frise de placage en chevrons . Il est cintré par une large lingotière mouvementée, les angles ornés décoinçons. La ceinture est fortement mouvementée sur quatre faces et présente un très beau jeu de placage dans des encadrements ; elle ouvre en façade par trois tiroirs dont celui de droite à deux tiroirs, ceux du centre et de gauche à un tiroir. Elle repose sur quatre pieds fortement galbés à pans coupés. Le tout est orné d’une ornementation de bronzes finement ciselés et dorés.



BVRB I et II sont reconnu aujourd’hui comme les plus talentueux ébénistes de l’âge du style régence et rocaille français. « les plus justement célèbres pour la qualité hors du commun de l’ensemble de leur production » selon les mots de Pierre Kjellberg. Le bureau que nous présentons présente une ligne typique de la production des BVRB, et sa façon est en tous points conforme aux critères d’excellence qui ont fait la renommée de ces ébénistes : une qualité exceptionnelle que l’on remarque aussi bien dans le choix des matériaux employés que dans le dessin même du bureau.

VAN RISEN BURGH BVRB Bernard I
On sait fort peu de chose du premier représentant de ce nom prestigieux , qui s’établit à Paris , rue du Faubourg Saint – Antoine, à la fin du XVII ème siècle. Il aurait obtenu la maitrise vers 1720. Il aurait obtenu la maitrise vers 1720. Il produit des meubles en marqueterie d’écaille et de cuivre dans le gout de Boulle , son contemporain, très en honneur à cette époque. L’inventaire dressé après son décès mentionne des bureaux plats, des cabinets, des boites de pendules. Il n’est pas interdit de penser que des meubles aujourd’hui attribués à l’atelier Boulle ou de ses fils soient l’œuvre de cet ébéniste. Dans son inventaire figurent encore des modèles et des moules qui prouvent qu’à l’exemple de Boulle, il fabriquait lui-même ses bronzes.
Le classement de cet ébéniste sous le sigle de BVRB est évidemment arbitraire puisqu’il ne l’utilisa sans doute jamais, l’usage de l’estampille n’étant devenu obligatoire qu’en 1743. Aucune de ses œuvres ne peut donc être identifiées.
VAN RISEN BURGH BVRB Bernard II
Bernard II Van Risen Burgh (Paris, avant 1705 – Paris, 23 février 1766) Reçu Maître vers 1730. BVRB à produit que des meubles de grand luxe dans l’esprit rocaille qui florissait au milieu du règne de Louis XV, que l’on trouve dans les plus somptueuses demeures et dans les châteaux.
Issu d’une famille d’origine hollandaise, dont le grand père, le père et le fils portent le même prénom, Bernard II est certainement le plus célèbre d’entre eux. Il doit cette célébrité à la grande abondance de ses oeuvres mais surtout à leur qualité exceptionnelle. Il s’installe d’abord rue de Reuilly, puis rue Saint-Nicolas et terminera sa carrière rue de Charenton. Il travaille pour des marchands-merciers de grande renommée comme Hébert et Lazare Duvaux qui, sans doute, ne désiraient pas faire connaitre à ses clients la provenance des meubles livrés. C’est, semble-t-il, pour cette raison et peut-être également pour la longueur et la résonance étrangère de son nom, qu’il signe ses oeuvres simplement par ses initiales. Il acquiert sa maîtrise vers 1735, travaille pour une très riche clientèle et pour la famille royale et ne fabrique que des meubles de grand luxe d’esprit rocaille très en vogue durant le règne de Louis XV.
Certes, les ouvrages qui sortaient de ses ateliers ressemblaient, par leur style, à ceux de ses confrères, mais sa production, de qualité de fabrication hors du commun, aux marqueteries et motifs de bronzes admirables, le fait considérer à juste titre, comme le plus grand ébéniste parisien sous le règne de Louis XV. Il se distingue par l’élégance de ses ouvrages, par leur proportions harmonieuses par leur extrême finesse et par de magnifiques ornementations. Tous les bâtis de ses meubles sont exécutés en chêne contrairement aux bâtis en sapin de ses confrères. Le revêtement de ses oeuvres est très varié et d’une grande originalité. Ses séduisantes marqueteries aux motifs floraux sont traités en bois « de bout » (c’est à dire taillés perpendiculairement au sens des fibres) d’amarante ou de palissandre. Les laques du Japon ou de Chine ornent un grand nombre de ses oeuvres . Il est l’ un des tout premiers à utiliser également des décors de plaques de porcelaine, mode développée surtout sous le règne de Louis XVI. Enfin les bronzes, de style typiquement rocaille, toujours parfaitement équilibrés décorent harmonieusement ses différentes fabrications. Ce talentueux ébéniste avait quand même une petite préférence pour les petites tables à café, les coffrets à bijoux et les tables à écrire qu’il marquait d’une sorte d’agrafe rocaille en bronze, très caractéristique. A sa mort, son fils Bernard III reprendra l’atelier familial dirigé par sa mère en utilisant la même estampille BVRB.
MUSÉES
- Les oeuvres de BVRB sont visibles dans de très nombreux musées
BIBLIOGRAPHIE
- Le Mobilier Français du XVIIIème Siècle – Pierre Kjellberg – Les Editions de l’Amateur – 2008
- Les ébénistes du XVIIIe siècle – Comte François de Salverte – Les éditions d’Art et d’Histoire – 1934
